C’est la guerre, la France est occupée. Paul, son mari, étant prisonnier, Marie Latour, élève seule ses enfants, Pierrot et Mouche, chichement mais avec courage. Marie voudrait être chanteuse. Elle aime danser, aussi, avec sa copine Rachel qui disparaît un jour: elle était juive Ginette, sa voisine, est enceinte; son fiancé part en Allemagne, requis par le S.T.O. Pour rendre service, Marie fait  » passer  » cet enfant indésirable, non sans mal, mais c’est la première fois. Reconnaissante, Ginette lui donne son phono: Marie peut chanter et danser. Paul revient, diminué, aigri. Marie le repousse, elle ne l’aime pas. Qu’il la laisse tranquille et exercer son activité de  » faiseuse d’anges  » qui prospère avec la clientèle envoyée par Lulu, la prostituée. Et avec leur nouvel appartement, plus grand, Marie peut louer des pièces à Lulu, pour ses passes L’argent rentre. Quant à Paul, qui se tait, Marie a trouvé en Fernande, la femme de ménage, le moyen de calmer ses ardeurs. Bref, tout va bien : certes, il est arrivé qu’une  » cliente « , Jasmine, meure des suites de l’avortement, mais ce sont les risques… Et Marie peut s’offrir des leçons de chant. Et un amant le beau Lucien, qui trafique avec les Allemands. Cet amant, c’est trop pour Paul qui dénonce sa femme. Marie est arrêtée, traduite devant le Tribunal d’Etat. Elle a bafoué les préceptes – » Travail, Famille, Patrie  » – d’une société hypocrite et moralisante.  » Quand un pays est gangréné, on sectionne le membre gangréné ». Pour l’exemple, Marie Latour est guillotinée le 30 juillet 1943.