UN FILM CAPILLICULTUREL !

es mecs, sortez la gomina, les filles préparez vous au brushing à la lionne : Grease, un film très capilliculturel est de retour sur les écrans
Danny et Sandy se bécotent au bord de l'eau. Las, c'est la fin des vacances, et donc de l'idylle, pour les deux adolescents. Mais miracle, ils se retrouvent dans le même lycée : Rydell. Hélas, la douce Sandy est mortifiée de découvrir que son Danny est un coureur en blouson de cuir. Dilemme pour le jeune homme : comment faire comprendre à Sandy qu'il est un brave gars mais qu'il ne peut perdre la face devant ses potes, et encore moins devant le gang des Pink Ladies ? De compétition de danse rock en drive-in en passant par une soirée entre filles, les deux tourtereaux hurlent leur amûûr dans le vide (ou, par souci de véracité, devant une piscine pour Sandy, dans la nuit froide du "drive-in" pour Danny) tout en se crêpant régulièrement le chignon (ou la banane) et finissent par trouver la solution : mets ta Morphose! Elle devient sexy-allumeuse, lui gentil lycéen. Ils s'entendent sur un moyen terme et font une méga-teuf avec tous leurs potes, qui sont finalement vachement sympas.

TROP COOL, YOU EUH, HONEY !

Comment se lasser de ce film musical, pastiche des musicals avec Presley et autre James Deaneries ? L'intrigue est on ne peut plus prévisible et le happy-end obligé. Pourtant GREASE est l'emblème du pur divertissement, de I'entertainment réussi. Le pré générique donne d'ailleurs le ton. En effet, sur une musique sirupeuse à souhait, nous découvrons Travolta et Newton-John jouant gentiment sur la plage. Ils sont censés avoir 17 printemps alors qu'ils en accusent presque 10 de plus (et ça se voit)... Vous noterez le superbe effet musical sur la vague qui vient mourir aux pieds du couple ! Et que dire du générique : un dessin animé où les personnages/acteurs en prennent plein la tronche (vous ne manquerez pas de remarquer la subtilité de leurs caricatures). Tout, des situations aux personnages, est traité au second (voire 50.000éme) degré, un régal !

Prenons un peu de hauteur, disons jusqu'aux crânes de nos personnages et analysons la situation capilliculturellement. Nous pouvons dire que GREASE est un parfait catalogue de tout ce que l'on peut faire avec ses cheveux. Bien entendu, la gomina du générique donne leurs formes aux bananes des gars, mais notez que toutes les filles "comme il faut" ont les cheveux noués ou attachés, et que les plus délurées les ont libres et le plus souvent courts. Toute cette recherche capillaire trouve son apogée non pas à la fin du film, mais dans celle scène d'anthologie, CE PUR MOMENT DE BONHEUR qui me fait regretter d'avoir raté mon CAP de coiffeur de même que mon BEP d'ange gardien : BEAUTY SCHOOL DROP OUT. Pour ceux qui, par le plus grand des hasards, ne sauraient sur quoi je disserte, petit rappel : Frenchie (c'est son surnom, c'est à cause qu'elle fume comme une française. Entendez par là, sans chercher à comprendre, qu'elle crache la fumée de traviole) s'est encore plantée dans sa décoloration : ses cheveux sont roses... mais vraiment roses. Elle fait alors appel à son ange gardien qui, en haut d'une meringue blanchâtre et entouré d'angelettes embigoudisées (mais des bigoudis argents, on est à Hollywood) lui confirme qu'elle est totalement nase et qu'elle ferait mieux de retourner fiça au lycée plutôt que de se lancer dans la coiffure. Cette scène se termine par I'apparition d'anges mâles. Il paraît que la virilité de l'un d'entre eux a terriblement souffert lors du tournage : être suspendu à un fil pendant quelques heures aurait causé quelques traumatismes... Mais c'est une autre histoire.

REFAISEZ GRISE PENDANT VOS OUACANCES

Avouons que pour tous ceux qui, comme moi, ont découvert le film à sa sortie (j'étais tellement dingue de GREASE que je graffitais les murs de ma chambre avec le sigle du film) retourner le voir est une source de vrai plaisir. Aguerris et meurtris par la vie, avec vingt ans de plus dans les dents, nous somme mieux à même d'apprécier à sa juste valeur l'auto-parodie de ce spectacle. Qui plus est, pensons que Travolta n'était pas encore une star à l'époque du tournage (SATURDAY NIGHT FEVER) n'est sorti qu'une fois Grease mis en boite), que ce fut une big adventure pour tous les participants, que la carrière du film a relancé celle de la pièce (eh oui ! GREASE fut d'abord un succès off-Broadway avant son triomphe à l'écran, la première représentation a eu lieu dans une sorte de grange !). En un mot : formons des gangs (mais sympa, les gangs... ) et allons en bande se replonger dans l'un des musicals les plus réussis de ses vingt dernières années.

Cette reprise a cartonné aux Etats-Unis en mars pour le plus grand plaisir des Inconditionnels des pastiches des fifties, ainsi que pour les propriétaires des droits artistiques... On raconte même que les studios pensent très sérieusement organiser de nouvelles reprises, après les succès de STAR WARS et GREASE. Funny girl, la superchouette comédie musicale de Wyler avec Barbra STESSANTE, euh non, Streisand (People, people who need people / are the luckiest people in the world.., lovely, gorgeous) serait sur les rangs. Faudra pas se demander où je serai...

Et pour les Greasophiles de tous poils, ne manquez pas notre rubrique de l'été : " Refaisez Grise pendant vos ouacances : les ingrédients ".