Sur la scène d’un théâtre de Broadway, une troupe de danseuses et de danseurs répète un ballet moderne. Joe Gideon, le chorégraphe-metteur en scène du spectacle, élimine un à un les postulants les plus maladroits. Il est exigeant, désinvolte, fatigué, très « professionnel ». Dans la salle, il y a son ex-femme, sa fille, sa maîtresse. Toutes trois danseuses. Il y a aussi les commanditaires et divers collaborateurs, dont le musicien, Joe Gideon, s’éclipse pour se rendre dans une salle de montage où il supervise la finition d’un film dont il est le réalisateur. Sur l’écran miniature, passe et repasse une séquence de cabaret filmée : le monologue d’un bonimenteur comique qui a pour thème la mort, sa mort. Parallèlement dans son grand studio sombre et encombré d’une décoration plutôt baroque, Joe converse calmement avec une jolie femme habillée en mariée. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de la personnification de La Mort. En attendant, Joe s’agite entre ses femmes, ses répétitions, ses financiers, son travail, ses plaisirs et son flirt avec la Mort. Il évoque avec elle son enfance, son passé, sa mère, ses premiers émois, ses débuts dans le show-business. Joe est possédé par la création. Il présente à ses commanditaires un ballet érotique qui les effarouche; il travaille inlassablement au montage de la fameuse séquence de son film. La vie, le métier, l’amour le talonnent. Il est finalement victime de l’alerte cardiaque prévue. Son « show » est compromis; ses collaborateurs et amis suivent les évolutions d’un bulletin de santé alarmant. Le malade résiste, plaisante, délire. Nous assistons au spectacle de ses fantasmes : un numéro musical en plusieurs tableaux éblouissants dont un final somptueux mis en scène par le moribond lui-même qui se dédouble pour faire de sa mort une oeuvre d’art, un chef-d’oeuvre de mise en scène.