Mars 1996. Soutenu par le Parti Démocrate et par un groupe d’assureurs représentés par Graham Crockett, Jay Billington Bulworth brigue le poste de sénateur de Californie. Mais à quelques jours du vote, son état physique et mental inquiète son entourage, notamment son directeur de campagne Dennis Murphy et son vieil ami Eddie Davers. Il n’a pas dormi ni mangé depuis trois jours et se repasse en boucle ses spots électoraux, dont l’hypocrisie semble l’accabler. Après avoir obtenu de Graham qu’il augmente sa prime d’assurance-vie au profit de sa fille, il décide de se faire assassiner par un tueur à gages que le gangster Vinnie se chargera de recruter. En attendant, il poursuit, comme si de rien n’était, ses activités de candidat : photos officielles en compagnie de Constance, son épouse calculatrice et infidèle, interminables discours électoraux, participation à des galas en vue de recueillir des fonds…

Cependant, la perspective de sa mort prochaine lui donne une liberté toute nouvelle. N’ayant plus rien à perdre, il dénonce pêle-mêle les Démocrates (aussi insensibles que les Républicains au malheur des pauvres), les producteurs hollywoodiens (coupables de mettre sur le marché des films violents et débiles) et même, au grand effarement de Graham, les groupes d’assurances (uniquement préoccupés de profit). Ces propos inusités séduisent particulièrement la communauté noire, où Jay recrute désormais ses plus ardents supporters, entre autres la ravissante Nina. Celle-ci a un frère, Darnell, qui doit de l’argent à L. D., le caïd local de la drogue, et c’est pour le tirer d’affaire qu’elle a accepté d’aider Vinnie à faire assassiner Jay. Ignorant cela, Jay tombe amoureux d’elle et n’a plus envie de mourir. Il tente donc de décommander l’opération, mais avant qu’il ait pu joindre Vinnie, ce dernier est victime d’une crise cardiaque.

Dès lors, le malheureux vit dans la terreur, sursautant au moindre bruit et fuyant dès qu’il aperçoit un mystérieux homme à lunettes (qui s’avérera n’être qu’un paparazzo). Il se réfugie dans la famille de Nina, ce qui lui donne une petite idée de la vie quotidienne dans le ghetto. Il délivre sur un rythme de rap son message politique dans une émission de télévision où on tente de l’éliminer. Nina lui ayant avoué sa complicité dans l’attentat visant à l’éliminer, il lui pardonne de grand coeur et s’apprête à reprendre une campagne qui pourrait, selon les augures, le mener jusqu’à la Présidence. C’est alors que l’irréparable se produit : furieux des propos tenus par Jay sur les assureurs, Graham l’abat froidement alors qu’il quittait le domicile de Nina.