SALUT LES FILLES !

« Il était une fois trois filles super qui voulaient s'engager dans la Police ... » Ainsi commence le générique de DROLES DE DAMES, première série policière féminine, produite par Aaron Spelling (STARSKY & HUTCH), un petit peu l'ancêtre de ALERTE A MALIBU. L'histoire ? Trois détectives privées travaillent pour le compte de Charlie Townsend : Sabrina, surnommée « l'intelligente » (elle parle plusieurs langues), Jill, sportive un brin gaffeuse et Kelly, ancienne danseuse de revue, habituée des faubourgs mal éclairés. Toutes amoureuses de Charlie, qu'elles ne verront jamais en chair et en os (il n'intervient que par haut-parleur interposé), elles sont assistées du sympathique eunuque Bosley. Leurs enquêtes les mènent dans le milieu des call-girls, des salons de massage et autres centres de gym, où les trois filles peuvent se déshabiller à loisir. Car l'atout majeur de cette série, c'est de montrer du sexe à l'écran à une heure raisonnable. Les producteurs ne l'ont jamais caché : ils étaient nettement plus intéressés par les maillots de bain des filles que par les intrigues. Ça se voit.

DES « RIOT GIRLS »

Au départ, Sabrina devait être la star du show. A l'époque, Kate Jackson, son interprète, était la plus connue du groupe et deux fois mieux payée. Mais c'est Farrah Fawcett-Majors qui attira toute l'attention. Avec ses belles dents, ses yeux bleus ultra-maquillés et sa chevelure virevoltante, la blonde devient star du jour au lendemain. Son poster (en maillot de bain...) fut le plus vendu de tous les temps. Farrah, toute étourdie par ce succès, quitte la série au bout d'une saison (alors qu'elle avait signé un contrat de cinq ans) et se lance dans le cinéma. Erreur fatale. Spelling lui colle un procès et l'oblige à revenir dans six épisodes entre 78 et 80. En attendant, Jill est remplacée par sa petite soeur Kris (Cheryl Ladd), tout aussi charmante. Sabrina, Kelly et Kris s'amusent à jouer les hôtesses de l'air ou les reines de rodéo pendant deux saisons. Mais en 79, Kate Jackson s'en va, trop en colère contre Spelling qui a refusé qu'elle ne joue parallèlement dans un film. On la comprend : il s'agissait de KRAMER CONTRE KRAMER...

UNE DAME CHASSE L'AUTRE

Pour la remplacer, après avoir considéré un temps Michelle Pfeiffer, les producteurs choisissent Shelley Hack (Tiffany Welles), la plus belle erreur de casting des années 70. Jugée trop glacée et sophistiquée par les téléspectateurs, elle se fait virer. Julie Rogers, sixième Drôle de Dame, est interprétée par Tanya Roberts (THAT 70'S SHOW), une jolie fille mais une comédienne nulle. Même si la moitié de cette cinquième saison se déroule à Hawaï (tiens, tiens...), l'audience est en chute libre : la série est interrompue trois mois puis s'achève en juin 81. DROLES DE DAMES, série voyeuriste ou féministe ? En tous cas, elle a fait rêver aussi bien les hommes que les femmes, heureuses de trouver pour la première fois à la télé des femmes battantes se débrouillant sans hommes, et surtout des millions de petites filles qui ont joué à Sabrina, Jill et Kelly dans des cours de récré envahies par les poupées officielles de la série.