Ça tourne à Hollywood

Bobby Bowfinger fut dans le temps un producteur-réalisateur à succès mais aujourd'hui totalement has-been et sans le sou, il a un mal fou à retrouver les feux de la rampe. Quand un obscur comptable lui pond un scénario débile, " La pluie molle ", à base d'aliens et d'hommes-légumes, il croit à un improbable come-back. Il casse sa tirelire et réunit une équipe ringarde : un jeune premier sans avenir, une théâtreuse sur le retour, une starlette qui s'allonge facilement, et une demi-douzaine d'immigrés clandestins pour l'équipe technique. Mais pour que son film voit le jour, il lui faut absolument tourner avec une star " bankable ". Et pourquoi pas Kit Ramsey, roi des action movies d'été ? La star refuse tout net. Bowfinger ne se décourage pas pour autant et l'inclut dans son film bien malgré lui.

Steve Martin, (presque) roi du scénario

Steve Martin est un comique hors-pair. En France, on connaît moins son talent de scénariste : c'est pourtant lui qui a signé les scénarios de L'HOMME AUX DEUX CERVEAUX, ROXANNE et autres CADAVRES NE PORTENT PAS DE COSTARD. Ici, il s'est vraiment torturé les méninges pour nous raconter l'histoire d'un tournage impossible au ridicule budget de 2000 dollars et qui fait participer une star sans qu'elle s'en rende compte. L'idée est simple et géniale. Il y a d'un côté l'histoire du tournage et de l'autre, le calvaire que vit la star paranoïaque persuadée d'être poursuivi par des aliens menaçants. C'est par moments très drôle mais, malheureusement, l'ensemble finit par décevoir : outre certains jeux de mots incompréhensibles, on reste sur sa faim. L'intrigue de départ, extrêmement prometteuse, n'est hélas pas exploitée jusqu'au bout. Dommage.

Un casting survolté

Mais ne soyons pas rabat-joie, BOWFINGER, ROI D'HOLLYWOOD reste une très bonne comédie excellemment servie par ses comédiens. Comme d'habitude chez Frank Oz ( réalisateur de IN & OUT), la direction d'acteurs est impeccable : Christine Baranski incarne merveilleusement la comédienne de théâtre concernée, qui veut " comprendre les motivations profondes de son personnage ", Heather Graham joue avec son image de bimbo (son personnage serait fortement inspiré de l'actrice Anne Heche avec qui Steve Martin est sorti avant qu'elle ne vire sa cuti)... Et enfin Eddie Murphy, au mieux de sa forme, qui hérite de deux rôles, celui de la star parano qui ne peut s'empêcher de montrer son kiki dès qu'il voit une pom-pom girl et de son frère jumeau un brin demeuré. Cet homme est dangereusement drôle.