En Andalousie, au « Sud du sud », vivent des communautés d’ascendance gitane, sédentarisées et organisées en clans parfois antagonistes. Caco, ténébreux quadragénaire qui tient un cabaret de strip-tease à Séville, n’a jamais réussi à faire le deuil de sa fille Pepa, décédée plusieurs années auparavant et qui repose dans un cimetière au grand soleil, Caco ayant chargé un enfant du village de prendre soin de sa sépulture. Caco noie son chagrin dans des fêtes arrosées et débordantes de musique, accompagné de son jeune et exubérant neveu Diego, qu’un handicap physique n’empêche pas d’aimer la fête, le flamenco et les femmes – Caco le confie d’ailleurs un moment à La Catalaña, une jeune, superbe et douce prostituée.
Tout irait pour le mieux si le père de Diego n’avait secrètement fui au Maroc après avoir commis un meurtre, celui d’un des frères Caravaca, dont la famille réclame vengeance, souillant la demeure de Caco de slogans vindicatifs que les vieilles « mammas » du clan s’attachent à effacer au matin.
La tension monte entre Paco et les Caravaca, tout particulièrement au cours d’une soirée où, suite à une danse torride et une provocation (l’honneur bafoué de la « fiancée » de Caco), on est près d’en venir aux mains. Quelqu’un doit décidément payer et les Caravaca projettent, puisque le coupable se terre, d’orienter leur vendetta sur l’infortuné Diego. Caco, cherchant à parlementer, arrive au beau milieu d’un baptême, ce qui est interprété comme une provocation : il est poignardé et s’écroule, victime expiatoire de cette dette de sang, dans la sèche campagne andalouse.