Le film est comme une longue palabre, tenue par trois étudiants de couleur, qui passent un dimanche à la mer. Ils ont été intrigués par une voiture de sport, conduite par un homme de couleur, accompagné d’une jolie fille blanche. Ca devient une obsession suscitant une palabre. Ils vont s’identifier avec le conducteur de la voiture, et dévoiler ainsi leurs caractères, leurs désirs, leur passé et surtout leur opinion sur la société blanche. Chacun donnera sa version sur le mystère du couple inconnu. Cette palabre entrecoupe la journée qu’ils passent à la mer, où ils se comportent comme de simples touristes, perdus dans ce lunapark, qu’est devenue la côte. Les blancs ont depuis toujours observé les sociétés de couleur, confondant mode de vie, coutumes et folklore. A leur tour, les trois hommes de couleur vont observer notre société. Pour l’africain, une palabre constitue une forme d’extériorisation vitale, dont le déroulement dans le temps est spécifique du rythme de la vie africaine, et différencie essentiellement toute vision européenne d’une vision africaine. Pas plus qu’une palabre, le film ne tend à livrer un message rationnel, mais se veut une approche instinctive du problème racial, illustré ici par la vision de trois hommes de couleur sur la société blanche.