Les années quarante. Jeune homme riche, Fugui passe ses nuits à jouer et à perdre beaucoup d’argent. Jiazhen, son épouse, a beau le supplier d’arrêter, et son père le menacer, rien n’y fait. Jusqu’au jour où il perd toute sa fortune au jeu. Sa femme le quitte, son père meurt; Fugui est totalement ruiné. Six mois plus tard, sa femme revient avec leurs deux enfants. Pour vivre, Fugui et son vieil ami Chunsheng exploitent un petit théâtre d’ombres et se produisent de village en village. Mais la guerre civile, entre nationalistes et communistes, déchire le pays. Les deux amis, pris dans la tourmente, sont enrôlés de force. À la fin de la guerre, avec la victoire de Mao, Fugui retrouve enfin sa famille. Il continue son activité avec l’appui des autorités révolutionnaires, qui jugent le théâtre bénéfique pour le moral du peuple. C’est l’époque du «Grand Bond en Avant» et tout le monde, adultes et enfants, hommes et femmes, est mobilisé pour accroître la production agricole et industrielle. Par la faute de Chunsheng, devenu fonctionnaire maoïste, le fils de Fugui meurt accidentellement.


Les années passent, Mao lance la «Révolution Culturelle Prolétarienne». La fille de Fugui, Fengxia, n’a toujours pas de mari. Jiazhen s’en inquiète. Le chef du village leur présente Erxi, un militant exemplaire : le mariage est conclu. Toutes les couches de la société sont ébranlées par la Révolution Culturelle et, sous l’impulsion des Gardes Rouges, les arrestations et les déportations se multiplient. Fengxia est sur le point d’accoucher. Mais des étudiantes ont remplacé les médecins. Fengxia donne naissance à un garçon; victime d’une hémorragie, elle meurt sous les yeux des étudiantes incompétentes.


Les années soixante-dix. Par-delà les tourments de l’Histoire, Fugui et Jiazhen ont survécu. Devenus vieillards, ils élèvent leur petit-fils, désormais leur seule raison de vivre.