En 1902, en compagnie d’un petit groupe Vladimir Arseniev procède à des relevés topographiques de la région d’Oussouri. Là, il rencontre Gold Dersou Ouzala, petit homme aux yeux bridés, remarquable chasseur, qui, connaissant la taïga comme sa poche, devient le guide du géographe.
Dersou Ouzala, qui aime et respecte la nature, les hommes et les bêtes, tout en chassant la zibeline, va conduire Arseniev deux fois dans une région inconnue, sauf par de rares trappeurs comme lui : ici vivent les Goldes, les Oudéguès, mais aussi les farouches Khounkhouzes qui viennent de l’autre côté du fleuve, de la Chine.
Au fil des jours, le détachement progresse dans la taïga, se heurte aux obstacles naturels, lac et fleuve, à la faune parfois redoutable, aux éléments déchaînés, neige et bise glaciale. Mais les hommes se heurtent à une nature qui n’est pas l’ennemie de l’homme quand on connaît son caractère et que l’on obéit à ses lois.
Dersou Ouzala sait qu’il ne faut pas casser une bouteille : elle pourra servir à un autre. Il sait aussi que lorsqu’on trouve une cabane vide, on la répare et on y laisse quelques provisions.
Dersou Ouzala, après une première expédition, avait refusé d’aller vivre à la ville. Quelques années plus tard, vieilli, il accepta d’aller chez son ami.
Et ce que ni le froid, ni la faim, ni le tigre n’avaient réussi, ce seront les hommes qui le feront : ils tueront Dersou Ouzala. Sa tombe elle-même, disparaîtra, comme les grands arbres qui devaient le protéger.