Deux films:

« Kairat »

L’enfance d’un grand cinéaste : tourné en 1992, « Kaïrat » est le premier long métrage de Darejan Omirbaev qui réalisera en 1995 l’admirable  » Kardiogramma ». Le style d’Omirbaev se révèle d’une superbe sobriété. Les mots sont rares, le cinéma capte le parcours du personnage, ses émotions, ses erreurs et ses errances.

Dans cette vie solitaire, hésitante et maladroite, le rêve tient une place essentielle et Omirbaev intègre sans effets les séquences oniriques. le résultat est impressionnant.

Le Nouvel Observateur

Dans les lumières aveuglantes du soleil et les ombres terrifiantes de l’angoisse, dans la moiteur des peaux qui se frôlent et le miroitement des corps lisses d’adolescence absolue, un cinéaste âgé de 34 ans invente un univers.

Le Monde

« kardiogramma »

Kardiogramma est un film autobiographique. Son auteur, Darejan Omirbaev, qui vivait dans un village du Kazakhstan ne parlait que sa langue natale. A 12 ans, de santé fragile, il est envoyé dans un sanatorium de la ville où l’on ne parle que le russe. Il est perdu.
kardiogramma est d’une rigueur émotionnelle exemplaire. Sec, hyper tendu, constamment beau et poignant, ce film regarde l’enfance sous son seul angle acceptable : à travers les yeux d’un gamin mutique, dans le demi-sommeil d’un exil enneigé.

Libération

Un gamin qui attend que son père ait le dos tourné pour regarder la télévision, qui de plus commun ? sauf que ce gamin là habite au milieu du desert, que son environnement est fait de vide et de baraques en bois, et que pour allumer le poste, il faut remettre en marche le générateur à pétrole. C’est la séquence d’introduction du film de Darejan Omirbaev qui produit là un beau conte cruel autour des thèmes de l’exclusion et de la liberté. omirbaev est l’auteur, déjà, du très remarquable « Kaïrat ».

Le Monde