Halfaouine, quartier populaire de Tunis, dans les années 70. Noura, douze ans, y vit heureux, surtout quand, avec sa mère, il se rend au hammam des femmes, comme un garçonnet en a le droit, et que son regard vagabonde à loisir sur les chairs féminines. Dehors, ses copains Moncef et Mounir, plus grands que lui et écartés de ces lieux, attendent qu’il leur raconte… Mais un jour, la patronne du bain s’avise qu’il grandit et qu’il est plus âgé qu’il en a l’air : il lui est interdit de pénétrer, là désormais. Sa mère, elle, n’y voit pas malice, insiste, rien n’y fait, il faudra donc, pour revenir, ruser et se méfier. Le plaisir n’en sera qu’accru.


Noura aime Halfaouine et ses ruelles. Le soir, il grimpe sur les terrasses et là, il semble en prendre possession. Il sympathise avec Salih, le cordonnier, un libre penseur qui sera incarcéré pour ses idées. Il comprend le climat politique trouble et répressif qui règne, la présence de mouchards, le mensonge, l’hypocrisie. Un jour, la maison de ses parents est égayée par la visite de Latifa, une tante excentrique, belle et libre qui met en émoi tous les hommes du quartier.


L’intérêt de Noura pour les femmes augmente encore. Mais il est pourtant chassé – cette fois définitivement – du hammam pour avoir observé de trop près une belle baigneuse. Heureusement, grâce à Leïla, une jeune servante confiée à sa famille, il peut découvrir le bonheur de l’intimité amoureuse et envisager sans trop de désarroi son accession à l’âge adulte.