Été 1939. Jeanne, vingt ans, épouse Louis, jeune lieutenant d’infanterie. Bonheur d’autant plus grand que, le même jour, le frère cadet de Louis, Marc, épouse la soeur aînée de Jeanne, Hélène. Peu après, survient la guerre. Louis est fait prisonnier. Libéré au printemps 1944, il découvre que Jeanne l’a trompé avec son ami Henri. Cette liaison sans importance n’altère en rien son amour pour Jeanne, qui à Noël accouche de beaux jumeaux. Tous se rendent à Berlin où Louis est en poste, dans le clan des vainqueurs. Jeanne y met au monde son troisième enfant, un garçon. Elle éprouve un grand sentiment de liberté. Douée pour la vie, douée pour l’amour, elle noue une liaison avec Mathias, dont le père Andreas, chez qui ils sont logés, meurt peu après, meurtri par la défaite et la disparition de son théâtre.


En juin 1948, Louis, nommé capitaine, est envoyé en Indochine. Mathias se rend à Nancy auprès de Jeanne, jugée scandaleuse par sa mère ainsi que par Marc et Hélène, qui lui enlèvent ses enfants. Elle doit choisir et reste auprès des siens. Vingt mois plus tard, Louis accepte un poste d’attaché militaire en Syrie. C’est là que Jeanne lui annonce son intention de le quitter pour Mathias, qui est là à sa demande. Les deux hommes se battent. Pour sauver Mathias, Jeanne blesse Louis, qui dès lors refuse de la voir tout en lui déniant le droit de le quitter.


Les mois passant, Mathias souffre de ne pouvoir épouser Jeanne. Même loin, Louis, reparti en Indochine comme lieutenant-colonel, se montre le plus fort. Et lorsqu’il revient, avant de rejoindre cette fois l’Algérie, Mathias a cédé, las d’attendre. La vie a continué. Jeanne a eu d’autres amants, Louis a fait d’autres guerres. Puis Jeanne est morte…