« Pour comprendre et pour filmer l’Iran aujourd’hui, il faut être à la fois ethnologue et sociologue, mais aussi théologien et peut-être musicien car la musique est une des données fondamentales de ce pays. »

Révolution, violence, fanatisme religieux telle est l’image que l’Iran a donnée au monde durant plus de deux décennies. Mais comment oublier dans les tourmentes d’aujourd’hui, qu’en Iran est née une des plus vieilles nations de l’histoire et que là apparurent les premières villes et la première écriture. La révolution islamique n’a-t-elle été qu’une péripétie de plus pour ce pays de 5.000 ans d’âge, grand comme la moitié de l’Europe. Ce pays des « fous de dieu », est-il aujourd’hui occupé d’entrer dans la modernité, le foulard n’est-il que la dernière mise en scène d’une théocratie menacée par les vents de la mondialisation ? Le fondamentalisme islamique est-il soluble dans le néolibéralisme ? Ce sont toutes ces questions qui m’ont entraîné vers le Moyen-Orient en proie aux convulsions de l’histoire, vers ce peuple qui aspire à tant de liberté et qui, après avoir affirmé son désir de changement lors des dernières élections présidentielle et législative, se voit floué de ses maigres conquêtes par le pouvoir des mollahs les plus conservateurs qui n’ont pas hésité, ces derniers temps, ni à recourir à l’assassinat politique, ni à cloisonner toute liberté d’expression en interdisant les journaux réformateurs et en emprisonnant la plupart des journalistes acquis au changement.