Indochine, 1930. Aux côtés de son père Emile, Eliane Devries dirige avec fermeté une plantation d’arbres à caoutchouc. Sa seule attache sentimentale est Camille, princesse annamite orpheline qu’elle a adoptée. Leur existence est bouleversée par la rencontre d’un jeune officier de marine, Jean-Baptiste, dont Eliane puis Camille tombent amoureuses. Protégée par son ami Guy Asselin, le chef de la Sûreté, Eliane parvient à faire face à un autre élément pertubateur, la montée du nationalisme indigène et les premiers attentats contre les Français.Si Eliane se détache de Jean-Baptiste, Camille l’aime toujours, même mariée contre son gré à son cousin Tanh. Elle fuit le monde des colons, traverse tout son pays vers le nord, mesurant les malheurs de son peuple opprimé par le système colonial, et rejoint le camp de l’île du Dragon, dans la baie d’Along, où Jean-Baptiste a été muté. Le destin des amants bascule quand elle tue un militaire – Hébrard – qu’elle passe à la clandestinité et qu’il déserte pour la suivre. Ils se cachent dans des troupes théâtrales itinérantes, tenues par les nationalistes. Camille a donné le jour à leur fils, Etienne. Peu après, le bébé et son père sont repris par les militaires français. Eliane réussit à récupérer l’enfant, qu’elle élèvera, après la mort de Jean-Baptiste dans des circonstances mystérieuses. En 1936, quand le Front Populaire ouvre le bagne de Poulo-Condor, Camille qui y croupissait, revoit Eliane mais, malgré Etienne et son amour pour sa mère adoptive, elle choisit l’engagement auprès des siens contre les Français.

Dix-huit ans plus tard, à Genève, Eliane achève ce récit raconté à Etienne, devenu grand. Elle a abandonné l’Indochine et ses convulsions post-coloniales. Le jeune homme comprend que sa mère,, se trouve parmi les délégués venus signer ici la fin d’une guerre coloniale et la naissance du Viêt-nam. Il voudrait la rencontrer, hésite, puis y renonce.