Mortez anime depuis 25 ans un jeu radiophonique,  » La langue au chat ». Cabotin saltimbanque, il ne vit plus que pour et par son émission et le public des villes qu’il traverse. Le reste de sa vie ne serait que vide et solitude s’il n’y avait Bernard Rivetot, qui lui sert d’homme à tout faire ! De par leur physique et leurs rapports, ils font penser à Don Quichotte et à Sancho Pança. Mais, entre Michel et Bernard, ce sont également des liens de père à fils et de maître à serviteur. Mortez tutoie Rivetot qui le vouvoie, tout en surveillant les excès d’orgueil ou de boisson de son patron. Rien ne semble devoir perturber cette routine, cet éternel voyage parsemé de haltes où on a à peine le temps de faire connaissance, et de nuits dans les hôtels minables. Et puis un jour, juste avant l’émission, Bernard apprend que la direction de la station va supprimer  » La langue au chat ». Par peur du choc de la vérité, il n’en parle pas à Mortez, et fait tout pour intercepter courriers et messages en provenance de Paris. Mortez continue son numéro. Invité à dîner par les notables d’une ville pour lesquels c’est un honneur, il devient bientôt la victime de leur bêtise. Il aurait pu y rencontrer l’amour en la personne d’une femme divorcée aussi seule que lui. Mais après un dernier verre, son orgueil met fin à une histoire qui a à peine jamais commencé. Pendant ce temps, Bernard s’est fait  » draguer  » par la serveuse de l’hôtel avec laquelle il passe la nuit.


L’émission vient d’être supprimée et Bernard n’a toujours rien dit. Il arrange le coup en simulant un enregistrement public dans un hospice de vieillards… mais Mortez n’est pas dupe, il est au courant. Il obtient un bref répit; mais alors qu’il va prendre l’antenne, il disparaît soudain dans la nature.


Bernard, au chômage, le retrouve bien plus tard camelot de luxe dans une grande surface, la chance lui a souri. Michel et Bernard repartiront ensemble, en voiture, comme au bon vieux temps.