En juin 1946, Staline promet l’amnistie aux Russes en exil qui choisiront de rentrer au pays. Alexeï Golovine, un jeune médecin, sa femme française Marie et Serioja, leur petit garçon, partent donc pour l’Union Soviétique. Hélas, c’est le KGB et la police qui les attendent à Odessa, le nombre de ces  » retournants  » faisant craindre à Staline la présence parmi eux d’espions et de traîtres.

Les familles sont séparées, ceux qui résistent sont tués ou envoyés dans des villages lointains, d’autres sont violemment interrogés. C’est le cas de Marie, dont on déchire le passeport français, rendant tout retour en arrière impossible.

La profession d’Alexeï sauve les Golovine : l’URSS a besoin de médecins. Ils sont donc envoyés à Kiev où Alexeï est affecté au dispensaire d’une usine. Ils vivent dans une seule pièce d’un vaste appartement collectif. Marie supporte mal cette promiscuité et le climat de suspicion permanent entre les différents locataires. Marie n’arrive pas à se résigner. L’apparente acceptation des règles et de leur sort par Alexeï rend difficiles les relations des deux époux.



Devenu un  » retournant  » modèle et donc une sorte de vitrine du régime, Alexeï est chargé de prononcer le compliment d’accueil de la comédienne française Gabrielle Develay, venue en tournée avec le TNP. Marie profite de cette cérémonie pour tenter d’alerter les autorités françaises. Dans les coulisses, elle remet une lettre à l’actrice, qui lui promet de l’aider. Alexeï lui semblant de plus en plus soumis, Marie le met à la porte de leur chambre. Il trouve refuge chez Olga, une autre locataire qui est aussi la taupe du KGB dans l’immeuble.

Ils deviennent amants. Marie, elle, se rapproche du jeune Sacha, lui aussi habitant de l’appartement, un nageur d’exception exclu de l’équipe nationale ; il réussit à la réintégrer grâce au soutien de Marie, qui l’entraîne en secret dans le fleuve. Tous deux rêvent de s’enfuir et échafaudent des plans, Sacha devant profiter d’une compétition à Vienne pour rejoindre l’Ouest. Malgré ses performances, il n’est pas sélectionné. Ils n’abandonnent pas : au prix de plusieurs heures de nage, la nuit, Sacha rallie un bateau en partance pour l’Occident.



Marie, jugée complice, est envoyée en camp de travail en Sibérie malgré l’intervention d’Alexeï, qui n’a en fait jamais trahi mais simplement, en pliant l’échine et en amadouant Olga, tenté de protéger sa famille. Il faudra la mort de Staline en 1954 pour qu’Alexeï obtienne la libération de Marie. Celle-ci met du temps à se réadapter, mais elle semble avoir perdu tout espoir. Pas Alexeï qui, depuis des années, a maintenu le contact avec Gabrielle Develay.

Avec l’aide de celle-ci, il organise la fuite de Marie et Serioja à l’occasion d’un voyage en Bulgarie. En compagnie de Gabrielle, elles rejoignent l’ambassade de France. Alexeï, lui, a accepté de se sacrifier. Il lui faudra attendre encore des années pour être autorisé à rejoindre sa femme en France.