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Belphegor ou le fantome du louvre

Belphegor ou le fantome du louvre

Réalisateur
Claude Barma
Année
1965
Pays
France
Durée
280 minutes
Classification
A Partir De 12 Ans
★★★★★

Synopsis

Un mystérieux fantôme hante le musée du Louvre. Des gardiens l’ont vu mais l’un d’eux a été tué. Le commissaire Ménardier enquête, tout comme le journaliste, André Bellegarde. Celui-ci se laisse séduire par la très mystérieuse Laurence Borel.

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Critiques

  • LE FANTÔME DE L'O.R.T.F.

    Quand un fantôme hante le Louvre, c'est toute la France des années 60 qui tremble devant son petit écran. Diffusé pour la première fois en mars 1965 sous la forme de quatre épisodes de 70 minutes, BELPHEGOR est resté dans toutes les mémoires. Série mythique d'une télévision bon enfant, « Le fantôme du Louvre » est indissociable de la figure mystérieuse de Juliette Gréco, fascinante jusqu'au bout des cils.

    UN SCÉNARIO À FANTASMES

    Si BELPHEGOR sut captiver si vite les spectateurs de l'ORTF, c'est d'abord grâce à son scénariste, Jacques Armand. Inspirée du roman d'Arthur Bernède, l'intrigue de ce feuilleton à tiroirs a de quoi éveiller tous les fantasmes, y compris chez un public peu sensible au fantastique. Non content de jouer sur la superstition liée à la mise à jour des tombeaux et autres antiquités égyptiennes, Jacques Armand croise une bonne partie des légendes chères à la culture européenne : un bout de labyrinthe, l'ombre d'un savant fou, une pincée d'alchimie et un gramme de sciences occultes. Le mélange aurait pu sombrer dans le ridicule, n'étaient la sobriété des effets et la simplicité des personnages.


    La construction de BELPHEGOR est à ce titre particulièrement fine : en alternant scènes quasi-fantastiques et épisodes triviaux, Jacques Armand ménage un équilibre qui n'est pas sans rappeler la trame des romans de Gaston Leroux. Emplie de personnages pittoresques, la série ne dédaigne pas les intrigues parallèles, comme autant d'anecdotes familières qui permettent ensuite d'accepter l'invraisemblable. Le Paris de «Belphégor» est ainsi celui des cafés, des cancans et des kiosques à journaux, un terrain connu qui abrite pourtant le plus grand des mystères.

    CHARMES FÉMININS

    Autre atout de ce feuilleton culte, la présence magnétique de Juliette Gréco. La voix envoûtante, l'oeil noir, souligné d'un trait on ne peut plus égyptien, la comédienne a marqué toute une génération de spectateurs, entre femme fatale et héroïne de tragédie. Face à elle, Yves Rénier - fort mignon mais un peu falot - a bien du mal à s'imposer, tour à tour manipulé puis sauvé par des femmes de caractère, qui ne sont pas loin de transformer un thriller fantastique en feuilleton féministe.


    Du côté des seconds rôles, une même qualité : René Dary, repéré dans TOUCHEZ PAS AU GRISBI, donne justement à son commissaire les accents d'un Gabin, tandis que François Chaumette confirme son incroyable présence.


    Tous bénéficient il est vrai d'une très belle photo, qui utilise au mieux le noir et blanc de l'époque. Les scènes du Louvre tiennent carrément de l'exercice de style, créant par un subtil jeu d'ombre et de lumière une atmosphère aussi inquiétante que fascinante. Sans l'ombre d'un trucage, Claude Barma (à qui l'on doit aussi LES ROIS MAUDITS) intègre le mystère et l'étrange à ce qui pourrait être un banal polar. Une vraie réussite, qui ne souffre guère de comparaison...

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