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Esther kahn

Esther kahn

Réalisateur
Arnaud Desplechin
Année
2000
Pays
France
Durée
150 minutes
Classification
Adulte
★★★☆☆

Synopsis

L’East End à Londres, à la fin du xixe siècle. Esther vit avec ses frères et soeurs dans une modeste famille de couturiers juifs. Elle est timide, se tait quand tous bavardent le soir, après le repas. Est-elle bornée ? Ou cache-t-elle une richesse intérieure ? Toujours est-il que lorsqu’elle assiste à une représentation théâtrale, c’est le choc. Un désir va désormais la ronger : entrer dans le monde du spectacle et, à travers l’expérience du jeu et de la scène, vivre enfin. Alors que sa mère, lasse de son inertie, la place dans une usine, Esther, de son côté, décroche secrètement un petit rôle dans un théâtre du quartier puis fait la connaissance d’un acteur médiocre, Nathan Quellen. Il se prend de sympathie pour elle et se révèle un excellent professeur d’art dramatique.
Petit à petit, Esther se transforme, devient une vraie comédienne et va vivre de façon autonome dans le Strand, quartier du spectacle, à la satisfaction de sa famille. Nathan la pousse à compléter sa formation en s’ouvrant aux sentiments et en aimant un homme. Ce sera l’écrivain et critique Philip Haygard, auprès de qui elle poursuit son ascension professionnelle. Mais, si elle découvre la sensualité, Esther apprend aussi la souffrance quand son amant l’abandonne pour une belle Italienne, avec qui il assiste à la première de “Hedda Gabler” d’Ibsen, où la jeune actrice tient son premier grand rôle.
Il faut toute l’aide de la troupe pour la pousser en scène, alors que, au bord du suicide, elle se mutile en tentant d’avaler du verre. Elle se reprend, remporte un grand succès, puis est capable ensuite de rompre avec Philip. « L’actrice était faite, enfin. » Après la représentation, elle s’enfonce dans la nuit en pleurant.

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Critiques

  • SUMMER OF KAHN

    Présenté au festival de Cannes 2000, le nouveau film d'Arnaud Desplechin avait reçu un accueil mitigé. Certains avaient crié au chef-d'oeuvre, d'autres n'y avaient vu qu'un monument d'ennui bourgeois. Quelques mois plus tard, l'agitation cannoise étant retombée, l'occasion nous est donnée de revenir sur ce film intrigant, porté par une merveilleuse actrice, Summer Phoenix. A Londres, dans le East End, à la fin du XIXe siècle, Esther Kahn, fille d'émigrants juifs, travaille dans l'atelier de couture familial. Du haut de ses vingt ans, elle n'a de sentiment pour personne, elle n'a de goût pour rien, excepté pour le théâtre : lorsqu'elle va voir une pièce, elle s'y implique complètement. Elle ne la regarde pas comme les autres, elle la vit. Elle décide alors de devenir comédienne. En apprenant le théâtre, Esther commence à vivre et à s'épanouir véritablement.
    Tourné en anglais et adapté d'une nouvelle de l'auteur britannique Arthur Symons, le film surprend d'emblée par son refus du spectaculaire. Pour illustrer ce récit d'apprentissage pas comme les autres, Desplechin a choisi une austérité visuelle et narrative qui peut rebuter. Pas de scènes d'introduction explicatives, peu d'effets de mise en scène (narrateur en voix-off, images mentales).

    L'ENFANT SAUVAGE

    Pourtant, en se laissant entraîner, on plonge peu à peu dans le film de la même façon qu'Esther plonge dans la vie et dans son envie de théâtre. On apprécie la beauté de la reconstitution du Londres fin XIXe, la qualité de la photographie, le soin apporté aux cadres. Mais le film prend une autre ampleur lors du premier passage d'Esther sur une scène de théâtre. C'est le moment que choisit Desplechin pour user d'une belle idée : il " coupe la parole " à son actrice et nous prive des deux répliques qu'elle prononce. L'effet est d'autant plus fort qu'il souligne ce sentiment mêlé de peur et d'excitation provoqué par une première représentation. A partir de cette scène magnifique, ESTHER KAHN décolle pour (presque) ne plus faiblir. La jeune fille prend ensuite des cours avec un vieux comédien revenu de tout (Ian Holm, très touchant) et Desplechin en profite pour proposer une subtile réflexion sur le métier d'acteur. Puis, elle découvre l'amour et surtout la souffrance avec un critique de théâtre français (Fabrice Desplechin, le frère du réalisateur) et s'esquisse alors un portrait peu reluisant de la société bourgeoise de la fin du XIXe siècle. C'est là que réside la grande force du scénario : englober un portrait de femme naissant à la vie dans une passionnante reconstitution d'époque.

    OUVERT ET SECRET

    Il ne faut pas passer sous silence l'extraordinaire performance de Summer Phoenix dans le rôle-titre. Cette Américaine de 22 ans, soeur de Joaquin Phoenix (GLADIATOR) et du regretté River Phoenix (MY OWN PRIVATE IDAHO), est une révélation au sens premier du mot. Elle joue ce personnage de fille butée avec une sensibilité et une évidence remarquables . Dans une très impressionnante scène d'automutilation, l'intensité de sa composition rappelle Isabelle Adjani dans L'HISTOIRE D'ADELE H, de François Truffaut. Ce n'est sûrement pas un hasard,
    le metteur en scène du DERNIER METRO étant l'une des influences principales de Desplechin. Contrairement à beaucoup de films d'époque, ESTHER KAHN ne se laisse pas enfermer par un carcan corseté (on n'est pas chez James Ivory, heureusement !). Il ne pose pas non plus en chef-d'oeuvre immortel, ce qu'il n'est sûrement pas. C'est simplement un grand film, à la fois ouvert et secret. De ceux qui laissent une forte impression longtemps après la projection...

    Marc Arlin

    CONTRE

    Arnaud Desplechin, réalisateur de LA SENTINELLE et COMMENT JE ME SUIS DISPUTE (MA VIE SEXUELLE) signe, avec ESTHER KHAN, son premier film en costumes et en anglais. Double écueil que n'a malheureusement pas réussi à surmonter le réalisateur dont le but, avoué, était de " filmer une aventure spirituelle comme un suspense ". Malheureusement, si on peut effectivement parler d'aventure spirituelle pour l'héroïne du film, le suspense promis n'est pas vraiment au rendez-vous. Quant à la mise en scène, elle est trop froide, trop distante de ses personnages pour que l'on s'y attache vraiment. ESTHER KHAN manque cruellement de chair et d'émotion. On aurait aimé être ému, touché par le destin singulier de cette jeune femme butée, sorte d'enfant sauvage qui sera sauvé par le théâtre. Le principal intérêt de ce long film de 2H37 tient d'ailleurs dans les quelques scènes d'apprentissage d'Esther avec son maître Nathan interprété par le toujours excellent Ian Holm (DE BEAUX LENDEMAINS). En revanche, saluons à l'unanimité la jolie performance de Summer Phoenix, qui porte sur ses frêles épaules ce film décevant d'Arnaud Desplechin, dont on attendra quand même avec impatience et curiosité la prochaine production.

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