Pour produire et vendre les avions dans lesquels nous volerons demain, les constructeurs d’avions civils disputent une gigantesque partie de poker. Le jeu est tendu, stimulé par un marché du transport aérien très dynamique -bientôt deux milliards de passagers annuels- mais perturbé par l’augmentation du prix du pétrole. Les mises de départ s’envolent, alors que la rentabilité des nouveaux avions est incertaine. Alors que des constructeurs confirmés ont dû quitter la partie, dominée par les géants Airbus et Boeing, deux joueurs inattendus s’imposent : le Canadien Bombardier et son concurrent le Brésilien Embraer. Ils grandissent vite, aiguillonnés par leur concurrence sans merci et par les nouveaux besoins des compagnies aériennes. Leurs derniers modèles gênent déjà les deux géants, qui tardent à réagir, empêtrés dans les difficultés de mise au point de leurs projets phares. Leurs sagas illustrent le défi pour les nations émergentes de s’affirmer dans les secteurs de haute technologie, traditionnellement réservés aux Européens et aux Américains.