Rio platano, l’eldorado perdu des misquitosLes sujets de cette nouvelle collection de Jangal touchent aux ressources marines, aux forêts et à la biodiversité. Des Caraïbes au Honduras, de la disparition des hippopotames en République Démocratique du Congo chassés par la guerre, aux ravages de la forêt amazonienne par les nouveaux princes de l’agroalimentaire au Brésil, de la contamination des amérindiens de Guyane par le mercure, à la destruction des forêts de France due à la prolifération des cerfs, chaque sujet expose comment les hommes tentent de répondre à la dégradation du milieu naturel dans lequel ils vivent. La réserve de la biosphère de Rio Platano, au nord-est du Honduras est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial en péril. On y chasse en toute illégalité et en extrait le bois précieux ; la pression des petits fermiers et des éleveurs de bétail réduit aussi la zone forestière de la réserve. Si la faune et la flore en souffrent, la menace pèse encore davantage sur les deux mille indigènes qui vivent à Rio Platano, dont les trois quarts sont des Misquito. Pour eux, pas d’autorisation d’abattage de bois, alors que leur mode de vie traditionnel nécessite le défrichement de petites parcelles. Pour obtenir de l’argent, les Misquito pêchent la langouste. Mais la compétition est venue des bateaux honduriens. Les Misquito doivent pêcher plus profond en s’équipant de bouteilles à air comprimé. Dénués d’expérience, les accidents mortels ou invalidants sont nombreux. Face à tout cela, les Misquito se sont regroupés dans une organisation sous le nom de Rayaka, soutenue par des ONG et les fonds alloués à la réserve : ils ont formé une patrouille de surveillance pour lutter contre la coupe de bois, mettent en place des structures d’accueil pour le tourisme et se battent pour obtenir les droits de propriété sur laquelle ils vivent depuis des siècles, et dont ils n’ont que l’usufruit…