Au début, on va aux champignons : c’est charmant, on se promène, on déguste les spécimenscomestibles qu’on a trouvés. Plus tard, si l’on est observateur et d’un naturel curieux, on sedemande pourquoi on a rencontré, dans la nature, tant d’espèces si variés de forme, de couleuret de volume. Quelques-uns bon à manger, mais, pour la majorité, sans intérêt gustatif, parfoistoxiques, voire mortels. Qui sont ces créatures ? Que font-elles là ? L’esprit est piqué au vif. Onest alors prêt à plonger dans la mycologie. On s’inscrit dans une société mycologique et on partétudier la flore sur le terrain, en compagnie d’un guide. Les mycologues se comptent, en France,par dizaine de milliers, et sont, à 80 %, d’anciens amateurs qui ont accédé, au fil des années, àune connaissance étendue du monde des champignons : étendue, mais jamais exhaustive. Et c’estimpossible car il existe 300 000 espèces, qui semblent pratiquer l’art de se dérober à laclassification ! On est en fait là en présence d’une science qui recule au fur et à mesure qu’ons’en approche. D’où l’engouement et la passion.Guylaine Guidez s’est laissée guider par la Société mycologique de France et le Muséumd’histoire naturelle pour explorer ce milieu.Le film suit divers groupes de mycologues dans leurs activités : former des néophytes au coursde journées d’herborisation, continuer à se former soi-même par l’étude macro etmicroscopique, par le livre, par l’ordinateur, confronter les acquis aux connaissances desconfrères à travers les salons, expositions, séminaires et autres congrès. La mycologie, unescience conviviale, passionnée, dévorante, non lucrative…mais plus utile qu’il n’y paraît. Unmonde hors du temps, bougrement sympathique…