Plus tout à fait urbain, pas vraiment rural, le lotissement des zones périurbaines constitue aujourd’hui l’habitat de la moitié de la population française en même temps qu’il américanise le paysage français. Le documentaire offre un éclairage pertinent sur la nouvelle vie de cette « classe moyenne » désireuse de concrétiser le premier de ses rêves: l’accession à la propriété. Les Villas Aurelia forment un lotissement situé en périphérie de Salon de Provence. Il ressemble à celui qui sert de décor à la série américaine Desperate Housewive même si le niveau social des habitants n’a rien à voir avec celui des résidents de Wisteria Lane. Ceux qui ont décidé de venir dans ces pavillons de Provence rêvent d’une nouvelle vie. Les mères de famille découvrent à quel point les changements vont être importants. «Vous êtes maintenant dans un havre de paix et de senteurs, à quelques minutes du cœur de la ville… Des formes raffinées, un emplacement de qualité, autant d’atouts pour acquérir sereinement la villa de vos rêves en Provence », voilà comment le promoteur présente le bonheur « clef en main » qu’il vend à ces ménages en quête de logement. C’est pourtant dans un no man’s land, perdu entre la ville et la campagne, que vont venir s’installer soixante-treize familles, prêtes pour un nouveau départ. Il faut s’adapter à un nouveau mode de vie, recréer du lien avec ses voisins, se familiariser avec cette maison achetée sur plan qui constitue le rêve d’une vie. Certains couples se sont lourdement endettés, d’autres ont fait le choix de s’éloigner de leur lieu de travail. Quelques familles racontent leur nouvelle vie dans ce que les sociologues appellent « le ghetto français », modifiant de façon durable la morphologie de notre pays. Le film suit les premiers mois d’installation de quelques propriétaires des Villas Aurélia qui vont confronter leur rêve à l’épreuve de la réalité.